Pharmaciens et Pharmaciennes

Je m’appelle Pascale Labonté.

Je suis pharmacienne. Je travaille comme pharmacienne depuis neuf ans, mais je suis pharmacienne pour le Conseil Cri de la santé depuis sept ans.

J’ai d’abord travaillé à temps partiel pour le Conseil Cri, et je travaille à temps plein depuis maintenant un an et demi.

En fait, je venais de rentrer d’un voyage d’un an.

Je voulais recommencer à travailler, mais je me sentais un peu intimidée à l’idée de recommencer à travailler dans le Sud, alors j’ai décidé de

continuer à voyager, mais au Québec.

J’ai donc regardé les possibilités d’emploi en pharmacie.

Et je me suis dit que de travailler avec les communautés cries pourrait être très intéressant.

Cela me permettrait de découvrir une nouvelle culture, d’avoir des amis d’une autre culture, de ne pas être une simple touriste de passage, mais de jouer un rôle dans les communautés.

Cela m’a donc permis de revenir et de travailler au Québec d’une manière un peu plus douce que si j’étais revenue travailler à Montréal, par exemple.

Pour moi, travailler dans le Nord présente deux avantages.

Sur le plan professionnel, il y a beaucoup de travail.

Parfois, nous disons que nous travaillons dur et que nous sommes pressés, mais, d’un autre côté, nous pouvons décider de prendre le temps avec nos patients ou de participer à un projet ou à un autre.

Sur le plan professionnel, cela m’a vraiment permis d’explorer des avenues qui m’intéressaient et d’en apprendre davantage sur d’autres choses que la pharmacie, par exemple la gestion des employés, la gestion des stocks, etc. Le poste est donc associé à plusieurs domaines d’intérêt. 

Sur le plan personnel, les quatre mois de vacances par année me permettent de réaliser des projets et d’être plus que simplement pharmacienne.  Nous travaillons pendant environ deux mois, puis nous avons un mois de congé, parfois un peu moins.

Cela nous aide vraiment à grandir à un niveau personnel. De cette façon, je ne suis pas pharmacienne tout au long de l’année; quatre mois par an, je peux être quelqu’un d’autre.

Je deviens une voyageuse ou une parachutiste, par exemple. J’aime pouvoir dire que je suis plus qu’une pharmacienne et m’épanouir d’une manière différente.

Et ce qui est vraiment unique du Conseil Cri, c’est que nos collègues sont des Cris, ils viennent de cet endroit.

Nous sommes donc totalement immergés dans la culture. Nous sommes invités à des célébrations et à manger des plats traditionnels.

Bien sûr, il y a parfois de petits ajustements à faire.

Nos clients, nos patients sont des Cris. Mais une fois les ajustements faits, c’est très gratifiant.

Et au final, cela nous permet de grandir et de nous remettre en question, de remettre en question nos valeurs et d’acquérir d’autres valeurs, comme l’importance de la famille et des amis et de prendre du temps.

Je dirais que ça fait vraiment du bien. Et, bien sûr, c’est merveilleux d’être entouré par la nature.

La nature est vraiment facile d’accès.

Je trouve cela important. Il n’y a pas de trafic, on peut aller au travail à pied, à vélo ou en scooter.

Pour moi, c’est un gros avantage.

Il est vraiment important d’avoir des collègues pharmaciens qui viennent travailler pour le Conseil Cri de la santé, surtout ceux qui ont une expertise dans certains domaines.

Je pense que nous avons la responsabilité, en tant que Québécois, de normaliser les soins pharmaceutiques et l’accès à ces soins. Il y a un réel manque de personnel pour pouvoir fournir des soins pharmaceutiques à l’ensemble de la population.

Je crois qu’en tant que pharmaciens au Québec, nous devons nous efforcer de changer les choses et ne pas nous concentrer uniquement sur notre environnement personnel.

Au contraire, nous devons contribuer à fournir des soins pharmaceutiques dans toutes les régions.

Certaines personnes sont très engagées dans l’aide humanitaire, par exemple. Il y a de réels besoins, même dans notre propre province. Et, bien sûr, il faut aussi des gens, qui sont même des experts, pas seulement des pharmaciens avec des connaissances un peu générales; il faut aller chercher des gens qui peuvent se perfectionner, puis former le reste de l’équipe.

Cela vaut aussi pour le personnel : avoir des assistants techniques et des pharmaciens qui viennent et veulent jouer un rôle, pas seulement pendant deux ou trois semaines en tant que remplaçants, mais avec l’intention de rester quelques années. De cette façon, ils veulent se surpasser et offrir à leur communauté le meilleur service possible.

Il est très important d’en être conscient et de vouloir apporter sa contribution.

Pour certains, c’est en début de carrière.

Pour d’autres, c’est plutôt en fin de carrière, ou bien il y a ceux qui ont peut-être six mois à y consacrer.

Toutes les options sont bonnes, en fin de compte. L’important est de faire sa part. C’est ainsi que nous pourrons mettre sur pied une bonne équipe.

Le pharmacien relèvera du pharmacien en chef et sera principalement chargé de fournir des soins pharmaceutiques aux patients des neuf communautés cries.

Des postes à temps plein et de remplacement sont offerts dans nos pharmacies de Chisasibi, de Mistissini et de Waskaganish.

Les candidats doivent être des membres en règle de l’Ordre des pharmaciens du Québec.