L’AUTOBUS CLARA VISITERA NEMASKA ET WASKAGANISH EN SEPTEMBRE
L’autobus CLARA terminera sa tournée 2021 d’Eeyou Istchee à Nemaska et à Waskaganish en septembre. Les femmes admissibles âgées de 50 à 69 ans pourront subir un dépistage du cancer du sein à bord de l’autobus CLARA.

La tournée de dépistage du cancer du sein de 2021 de l’autobus CLARA a été lancée avec succès en mars à Eastmain, Wemindji, Chisasibi et Whapmagoostui, et s’est rendue à Mistissini, Waswanipi et Oujé-Bougoumou en juin. Dernier arrêt – Nemaska et Waskaganish.
Le dépistage du cancer dans l’autobus CLARA a fait toute la différence pour Victoria Pepabano.
Regardez son histoire :
Bonjour tout le monde, je m’appelle Pauline Lameboy et je suis de Chisasibi.
Je travaille pour l’Association des femmes cries d’Eeyou Istchee.
On m’a demandé de travailler avec Lucy Trapper, qui est agente de planification, de programmation et de recherche pour la santé publique du Conseil Cri de la santé.
Nous avons été chargées de chercher des personnes pour raconter leur propre histoire ou celle d’autres personnes qui ont été touchées par le cancer du sein, et de discuter avec elles.
Vous entendrez ces personnes raconter leur propre histoire ou celle de leurs proches.
Je m’appelle Victoria Pepabano, et je suis de Chisasibi.
En décembre 2013, l’autobus CLARA était en ville.
On m’a demandé de passer une mammographie.
Je suis allée à mon rendez-vous.
Je ne me souviens pas exactement du mois...
peut-être en février.
J’ai reçu un appel d’un médecin, il voulait me voir à l’hôpital.
C’est là qu’ils m’ont annoncé mes résultats.
Ils avaient vu quelque chose lors de mon examen dans l’autobus CLARA.
Ils m’ont dit qu’ils m’enverraient à Val-d’Or pour faire une échographie, mais pas tout de suite.
Je ne me souviens pas du nom de ce médecin.
Quand j’étais à Val-d’Or, allongée sur le lit à regarder l’écran pendant l’échographie...
le radiologiste m’a dit qu’un médecin allait venir me voir.
Le médecin est arrivé et il a continué l’échographie...
et m’a informé que je devais subir une biopsie.
J’ai accepté. Ils ont utilisé une aiguille, et elle était longue.
Une fois les tests terminés, je suis retournée à Chisasibi.
En mars ou avril, j’ai reçu un autre appel du médecin qui m’a demandé de venir.
J’étais seule. Il avait reçu les résultats de ma biopsie.
C’était un cancer.
Je ne savais pas quoi faire après cette nouvelle.
Il m’a dit qu’ils m’enverraient à Montréal.
Le médecin m’a demandé si quelqu’un avait déjà eu un cancer du sein dans ma famille.
Je me suis rappelé que la sœur de mon père avait eu un cancer du sein et qu’elle s’appelait Agnès.
J’ai répondu « oui ». Il a demandé de quel côté de la famille et je lui ai dit du côté de mon père.
Ensuite, il voulait savoir comment je voulais annoncer la nouvelle à ma famille et s’il devait leur dire; j’ai dit « non ».
Ce n’est que plus tard que je me suis dit que j’aurais dû lui demander de le dire à ma famille.
Je suis rentrée chez moi. Connaissez-vous Sarah Spencer? J’ai tout de suite pensé à elle.
Je lui ai envoyé un message sur Messenger via Facebook et je lui ai parlé de mon diagnostic.
Selon elle, il était préférable que ce soit la personne elle-même qui en parle à sa famille plutôt que le médecin.
La première personne à qui je l’ai dit était mon mari, puis mes enfants et leurs conjoints.
Le médecin m’a dit qu’il ne savait pas quelle serait la prochaine étape; ils le sauraient seulement lorsque je serais à Montréal pour d’autres évaluations.
Il y avait 3 options : une opération, de la chimio ou de la radiothérapie.
La spécialiste s’appelait docteure Tremblay.
Je ne suis pas certaine de la date, c’était probablement en mai ou avant.
Ils ont fait beaucoup de tests.
Quand c’était terminé, je suis rentrée à la maison.
Puis, ils m’ont donné une date pour mon opération, qui était prévue le 23 mai.
J’ai dû prendre l’avion plus tôt pour faire d’autres tests avant mon opération.
J’y suis allée avec mon mari et deux de mes filles, Barbara et Lisa.
Ce n’était qu’une opération d’un jour. Je n’ai pas eu à passer la nuit à l’hôpital.
Je me suis sentie traitée avec respect.
Ils m’ont posé des questions sur mes opérations précédentes, je leur ai parlé de mon expérience et du fait que je dormais beaucoup après.
La spécialiste a invité mon mari et mes filles pour nous parler du résultat. La tumeur n’était pas si grosse et elle avait réussi à la retirer entièrement.
Elle a aussi prélevé un de mes ganglions lymphatiques et il n’y avait aucun signe de cellules cancéreuses.
Elle m’a dit que je n’aurais pas de chimio, seulement de la radiothérapie.
J’ai pu retourner chez moi pour récupérer.
Plus tard, avant la radiothérapie, j’ai dû retourner à Montréal.
À la fin juillet, j’ai commencé ma radiothérapie.
Je suis restée 7 semaines pour la radiothérapie, qui était effectuée 5 jours par semaine, du lundi au vendredi.
Le processus n’était pas long.
Pendant les 7 semaines, je pouvais être accompagnée, et c’est ma sœur Phyllis qui est venue avec moi.
Vers la fin du traitement, 2 semaines peut-être, j’étais endolorie et des rougeurs sont apparues autour de la région traitée, car j’ai la peau délicate.
Ils ne pouvaient pas arrêter, ils devaient continuer le traitement.
Je suis allée à la clinique et ils ont mis un pansement avec de la crème sur la région touchée.
Je n’avais pas le droit de porter de soutien-gorge. Ils m’ont fait quelque chose que je pouvais porter.
Le 10 ou le 11 septembre, c’était le dernier jour de ma radiothérapie.
Ils font des marques sur vous avec un marqueur, et ils ne veulent pas que vous preniez une douche trop longtemps pour ne pas qu’elles s’enlèvent.
Quand j’ai eu fini mon traitement, je suis rentrée chez moi.
Ils m’ont donné de l’anastrozole, une pilule contre le cancer.
Ils m’ont prescrit les pilules pendant 5 ans.
J’ai eu des suivis avec des tests tous les 3 mois.
J’ai arrêté de prendre les pilules en septembre 2019.
J’aimais prendre les pilules.
Même si j’avais des effets secondaires comme des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, des douleurs corporelles et que j’étais tout le temps fatiguée.
J’en ai parlé à mon médecin. Elle m’a dit qu’il y avait différentes sortes de pilules que je pouvais prendre pour soulager mes douleurs, mais je ne voulais pas en prendre plus.
Je lui ai dit que je pouvais tolérer mes symptômes.
Heureusement, elle ne me les a pas données.
En septembre 2019, j’ai fait d’autres tests. Le médecin m’a dit que je devais continuer de prendre mes pilules pendant 3 ans encore.
J’étais heureuse de penser que j’aurais fini d’en prendre.
J’ai aussi passé une mammographie chaque année.
Au total, j’ai eu 3 médecins : l’oncologue, la spécialiste de la santé des seins et la radio-oncologue.
Un jour, lors d’un de mes rendez-vous avec ma radio-oncologue, elle m’a dit « c’est la dernière fois que je vous vois, et j’espère ne plus jamais vous revoir ».
Aujourd’hui, j’ai des rendez-vous tous les 6 mois. Depuis la pandémie, j’ai mes rendez-vous ici pour mes tests sanguins et ils les envoient au laboratoire.
Ils m’appellent et me donnent mes résultats par téléphone, qui sont normaux chaque fois.
Je ne sais pas quoi dire d’autre.
Donc, vous n’avez plus de cancer depuis combien d’années?
Je veux encourager les femmes à se rendre à tous leurs rendez-vous.
La première fois, quand j’ai reçu le diagnostic, je ne savais pas que j’avais le cancer. Je n’avais aucune douleur ni rien.
Je ne l’aurais jamais su si je n’étais pas allée dans l’autobus CLARA; c’est là qu’il a été détecté pour la première fois.
J’encourage toutes les femmes à faire l’auto-examen des seins et, si elles sont invitées à passer une mammographie, à s’y rendre.
Si le cancer est détecté à un stade précoce, le cheminement de la personne se déroule bien.
Chaque fois que je prends l’avion pour aller passer des tests, je suis toujours un peu inquiète, mais quand ils me disent que mes analyses de sang sont bonnes, je suis heureuse.
Elle me dit toujours de continuer. Je suis heureuse de bien aller.
Merci de m’avoir raconté votre histoire.
Je vous remercie de m’avoir invitée.
Prenez toujours soin de vous et allez passer vos mammographies.
L’unité mobile de mammographie, l’autobus CLARA, exploitée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), dessert depuis 2002 les régions éloignées accessibles par la route. Eeyou Istchee fait partie du programme depuis 2005. En moyenne, plus de 700 femmes d’Eeyou Istchee passent une mammographie dans l’autobus CLARA; il s’agit de l’une des meilleures méthodes de détection précoce du cancer du sein.
Le dépistage du cancer du sein se fait uniquement sur rendez-vous. Tous les deux ans, les femmes de 50 à 69 ans reçoivent une lettre du service de santé publique du Conseil cri de la santé les invitant à effectuer un dépistage du cancer du sein. Ces femmes pourront appeler leur représentante en santé communautaire de Chishaayiyuu pour prendre rendez-vous.

« Ça rend le service beaucoup plus accessible, puisque nous n’avons pas d’appareil de mammographie dans la région. L’aménagement est exactement le même que dans les autres hôpitaux et cliniques du Canada. »
– Irene Chu, infirmière-conseillère en maladies chroniques du Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie James (CCSSSBJ)
Le dépistage du cancer du sein est un choix personnel et il y a des avantages et des inconvénients à prendre en compte. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec votre RSC de Chishaayiyuu.
La tournée de cette année est particulièrement importante compte tenu de la pandémie actuelle de COVID-19. Puisqu’elles auront l’occasion de subir un dépistage dans leur communauté d’origine, les femmes n’auront pas besoin de sortir du territoire. Ainsi, les déplacements sont réduits et la quarantaine au retour du rendez-vous de dépistage n’est plus nécessaire. Toutes les mesures de précaution en lien avec la COVID-19 seront respectées pour assurer la sécurité de tous et de toutes.
D’importantes améliorations ont également été apportées pour garantir la meilleure expérience possible lors de la tournée de dépistage de cette année. Les femmes profiteront de plages de rendez-vous plus longues et de plus de temps avec le personnel technique pour s’assurer qu’elles comprennent ce qui est fait et qu’elles se sentent à l’aise. Les RSC cris remplissent des questionnaires médicaux avec les femmes et peuvent accompagner ces dernières dans l’autobus ou leur offrir des services de traduction, si nécessaire.
Le service de santé publique du Conseil cri de la santé recommande que toutes les femmes admissibles âgées de 50 à 69 ans subissent un dépistage tous les deux ans environ. Si vous avez entre 35 et 49 ans et que vous avez des antécédents familiaux de cancer du sein ou de cancer de l’ovaire, demandez à votre médecin quelles sont les meilleures options de dépistage pour vous.

La promotion de la tournée de cette année se fait en partenariat avec l’Association des femmes cries d’Eeyou Istchee (AFCEI).
Explore more

L’appareil de mammographie prend des images radiographiques de différents angles de vos seins afin de dépister un potentiel cancer.

Le dépistage du cancer du sein (mammographie) permet de déceler le cancer.